D’après la préfecture de Seine-et-Marne, la vente des terrains agricoles en vue de plan d’artificialisation a des conséquences pour les exploitants mais aussi pour l’ensemble de la filière. Si certains propriétaires profitent du prix du terrain qui augmente pour vendre leur terre, d’autres n’arrivent plus à acheter des terres, devenues trop chères. Sans parler des ménages contraints à s’éloigner de plus en plus de Paris et de sa périphérie pour trouver à se loger à des prix plus abordables.
Renaturer une zone artificialisée ne coûte rien : FAUX
Le coût moyen total pour renaturer un sol artificialisé est estimé entre 95 et 400 €/m2 (hors coût de déconstruction) selon France Stratégies, ex-commissariat général à la Stratégie et à la Prospective. C’est le prix à payer pour recréer les services qu’un sol naturel rend à la société : infiltration des eaux, stockage du CO2 ou production de biomasse. Et c’est sans compter sur le fait qu’il n’est pas toujours possible de
restaurer les écosystèmes endommagés !
L’artificialisation rend plus de services que la biodiversité : FAUX
Dépollution des eaux, réservoir de ressources génétiques et chimiques pour les médicaments de demain, maintien de la fertilité des sols, qui garantit notre alimentation… : les bénéfices économiques globaux liés à la biodiversité ont été évalués à plus de 1 500 milliards de dollars (environ 1 280 milliards d’euros) par an. En comparaison : le seul service rendu par un sol artificialisé est de supporter les constructions et les voies de transport…
L’artificialisation n’a que peu d’impact sur la biodiversité : FAUX
De nombreux travaux scientifiques ont démontré que la perte de biodiversité à l’échelle mondiale est principalement due à la fragmentation des espaces naturels, conséquence de l’artificialisation. Rien d’étonnant, car plus de 25 % des espèces vivent dans le sol.
L’artificialisation empêche le sol de jouer son rôle d’épurateur : VRAI
Les microorganismes (bactéries et champignons microscopiques) présents dans le sol peuvent immobiliser et dégrader les polluants, limitant leur transfert vers les eaux superficielles ou souterraines. En 2000, le coût de la décontamination en Europe était estimé à 59 109 milliards d’euros.
Artificialisation et érosion des sols n’ont aucun lien : FAUX
En intensifiant le ruissellement au détriment de l’infiltration de l’eau, l’artificialisation empêche le sol de jouer son rôle de régulateur des cours d’eaux. Résultat : crues et inondations, et coulées d’eau boueuse augmentent.
L’artificialisation diminue la capacité de stockage du carbone dans les sols : VRAI
Les sols sont le second réservoir de carbone (CO2) après les océans. La photosynthèse due à la végétation permet de fixer le CO2 qui est ensuite séquestré dans les sols où il se transformera sur plusieurs millions d’années en charbon, gaz naturel et pétrole. En favorisant certaines pratiques agricoles, on peut ainsi accroître de 0,4 % par an la séquestration du carbone dans les quarante premiers centimètres de profondeur du sol, soit environ 80 % de l’augmentation de la concentration atmosphérique en CO2 sur l’année 2017.
L’artificialisation diminue : FAUX
Depuis 2016, l’artificialisation repart à la hausse, parallèlement à la reprise du secteur de la construction, selon le rapport du Cerema, intégrant les données 2009-2018. Ainsi, en 2017, l’urbanisation a grignoté 23 907 ha sur les sols naturels et agricoles soit la surface de la ville de Marseille (24 060 ha).
Zéro artificialisation nette = zéro artificialisation : FAUX
Zéro artificialisation nette résulte d’une sorte de soustraction : on déduit de ce qui est nouvellement artificialisé (artificialisation brute) les surfaces renaturées. Ainsi, toute artificialisation d’espaces naturels agricoles, forestiers doit être compensée par une action de « désartificialisation » (friche, zone d’activité vacante, parking…).
Tout espace qui n’est pas naturel, agricole ou forestier est artificialisé : VRAI
Un sol artificialisé résulte de l’urbanisation au sens large. Il englobe les zones supportant une activité humaine, sauf les terres agricoles et sylvicoles non bâties ou revêtues. Cela comprend :
- la construction d’habitations et de bâtiments d’activité (maison, immeuble, ferme pédagogique, entrepôt logistique, etc.)
- les sols revêtus ou stabilisés à usage d’infrastructures de transport (gare, route, etc.)
- l’aménagement de sols non construits dans un espace naturel (création d’un corridor vert, d’une zone humide, ouverture d’une mine ou d’une carrière).